La Russie en passe de limiter l'avortement

Dans son discours annuel au Parlement donné il y a deux semaines, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a déclaré que de nouvelles mesures seraient prises par la Fédération russe pour augmenter la natalité.
À la suite du discours de M. Poutine, le parlement russe, la Douma, a introduit un projet de loi dont l'objet et de ne plus considérer l'avortement comme un acte médical remboursé par l'assurance maladie publique. Ce projet de loi permet également aux docteurs de refuser de perpétrer un avortement.
La Douma a également introduit unprojet de loi qui vise à restreindre la publicité entourant l'avortement.
« En réalité, de 5 à 12 millions d'avortements clandestins sont pratiqués tous les ans! C'est un commerce très lucratif », a relevé Elena Mizoulina. À cela s'ajoute 1,23 million d'interruptions volontaires de grossesse enregistrées en Russie, un chiffre d'ores et déjà très important, étant donné que seul 1,7 million d'enfants naissent chaque année.
Autorisé peu après la révolution bolchevique de 1917, l'avortement fut sévèrement limité après le 27 juin 1936 lorsque les effets de l'amour libre promu par les premiers révolutionnaires et les avortements massifs commis à l'époque menacèrent la démographie même du « Paradis des prolétaires ». Le 23 novembre 1955, l'interdiction d'avorter fut suspendue et l'avortement fut permis sur demande pour autant qu'il fût pratiqué dans un hôpital ou une clinique. Le nombre d'avortements augmenta alors rapidement.
Les journaux russes et l'internet sont remplis de publicités pour des cliniques pratiquant des avortements discrets pour seulement 100 dollars. « Nous n'avons pas réussi à obtenir l'interdiction totale de la publicité pour ces institutions », a souligné Mme Mizoulina. « Il a fallu deux ans de combat pour une interdiction partielle, c'est-à-dire dans les endroits où il y a des enfants comme les écoles, sur la première et la dernière page des journaux, et à la télévision , a-t-elle dit.
Soulignant l'urgence de la situation, la présidente du comité de la famille et de l'enfance a souligné que « la Russie allait mourir si rien n'était fait concernant l'avortement ». « Aujourd'hui, il y a 1,7 million de naissances par an en Russie, or pour atteindre simplement le renouvellement de générations, il en faudrait 2,7 millions », a-t-elle précisé. « La Russie compte 38 millions de femmes en âge de procréer, mais ce nombre baisse chaque année de 400.000 à 500.000 personnes :», a dit la députée.
Source : Pour une école libre, via le Salon Beige
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