L’Observatoire régional de santé (ORS) vient de publier des chiffres alarmants sur le nombre d’interruptions volontaires de grossesses (IVG) pratiquées à la Réunion en 2010. Ce département, qui enregistre le plus grand nombre de grossesses, détient aussi le record du nombre d’avortements pratiqués.
Le rapport note que près de 70% des femmes ayant eu une IVG étaient sous contraceptif et que la moitié d’entre elles avaient déjà eu recours à l’avortement. L’ORS s’inquiète notamment du nombre de mineures concernées par l’IVG. Il constate que leur nombre a augmenté de 22% en 2010 et que sur les 493 mineures concernées, 489 avaient entre 12 et 14 ans. Autre constat inquiétant, pour 25 % d’entre elles, il s’agissait d’IVG tardives.
Le personnel médical et soignant considère que cette situation ne s’explique pas seulement par des données socio-économiques. Pour le gynécologue Jacques Ribet, "il y a une énorme responsabilité des médecins généralistes, […] ils prescrivent des pilules sans donner aucune information aux patientes". Se questionnant sur la banalisation d’un tel acte, les professionnels de santé notent que malgré des campagnes d’information et de sensibilisation, notamment dans les établissements scolaires, l’éducation sexuelle est quasi-inexistante.
Source : l'express.mu, clacanoo.re, l'info.re via la revue de presse gènéthique.